Ingrid et moi, Une liberté douce-amère
de Juan Carlos Lecompte
« « Quand elle est
descendue de l'avion, elle m'a juste tapoté la joue. J'avais tout
imaginé, mais pas ça... Ma femme ne rentrera pas à la maison ce
soir. »
Le monde est témoin de l'accueil
glacial qu'Ingrid Betancourt a réservé à Juan Carlos Lecompte, le
2 juillet 2008, après sa libération. Pendant 6 ans, 4 mois et 9
jours, son mari s'est pourtant démené pour la faire libérer. Dès
le lendemain, Ingrid décide de repartir en France. Sans lui. Il ne
la reverra plus. Six mois plus tard, elle demande le divorce. Jamais
elle ne lui a dit pourquoi. Jamais elle n'a pris de ses nouvelles.
Juan Carlos Lecompte ne reconnaît plus celle qu'il a aimée.
Pour la première fois, il raconte toute leur histoire, de leur
engagement politique, à leur amour brisé par l'enlèvement, en
passant par la douleur de la séparation, les tensions familiales et
l'acharnement médiatique. Un livre choc et personnel, documenté et
émouvant qui fait le récit de leur couple. « Une fois pour
toutes, pour enfin tourner la page. »
Juan Carlos Lecompte est né en
Colombie en 1958. Architecte de formation, il a ensuite accompagné
Ingrid Betancourt, rencontrée en 1995, dans son combat politique.
Ils se sont mariés deux ans plus tard. Parallèlement à son travail
de publicitaire, il a participé à la création du parti écologiste
de son épouse en Colombie, Oxigeno Verde. Depuis l'enlèvement
d'Ingrid en 2002, son activité s'était tout entière tournée vers
sa libération. Elle a engagé une procédure de divorce il y a
peu... »
(quatrième de couverture)
Mon avis :
J'ai eu l'occasion de lire ce livre
grâce au partenariat entre Livraddict et les Editions Alphée. Il
s'agissait d'un partenariat « surprise ». Je ne savais
pas ce que je recevrai ni quand je le recevrai. Ce fut
une vrai surprise.
Je n'aurais jamais acquis ce genre de
livre par moi-même. Je ne lis pas de témoignage, à pars des récits
de voyages. Le principe me dérange un peu. Souvent je lis ici ou là
des dires de personnalités, qui après avoir écrit un livre qui
témoignait de leur vie, demandaient à ce qu'on respecte leur vie
privée, qu'on les laisse tranquille. Mais pour moi, si on veut avoir
la paix, on n'étale pas sa vie privée sur la place publique.
Dans Ingrid et moi, Une liberté
douce-amère, il s'agit d'un témoignage d'un homme qui a attendu sa
femme durant plus de six ans retenue en otage, qui a tout fait pour
la faire libérer et lui témoigner son soutient. Et quand enfin
elle retrouve sa liberté, il la perd.
Je ne sais pas trop comment aborder ce
que je ressens de ce livre, en restant objective, sans impliquer ce
que je pense d'Ingrid Betancourt, de son enlèvement et de sa
libération.
Il s'agit du deuxième livre de Juan
Carlos Lecompte. Le premier étant Au nom d'Ingrid, publié en 2006.
Je pense qu'on ne peut pas douter de la sincérité de cet homme en
lisant ses lignes. C'est ce qui ressort principalement. On sent sa
souffrance. Ce livre peut-être vu comme une sorte d'exutoire pour
lui. Il balance tout ce qu'il a sur le coeur et il recommence à
zéro. C'est d'ailleurs ce qu'il en dit, « Une fois pour
toutes, pour enfin tourner la page ». Personnellement, je le
trouve encore trop gentil dans ces propos. Mais ça ce n'est que mon
avis personnel.
C'est un livre qui se lit rapidement.
L'écriture n'est pas très recherchée, c'est principalement du
langage oral. Et dans un sens heureusement, j'ai pu le lire assez
vite. Sinon je ne suis pas sûre que j'aurais eu envie de le finir.
Ce qui m'a perturbé quelque peu, c'est la chronologie des évènements
qui n'est pas toujours très bien respectée. Juan Carlos Lecompte
nous parle d'une action, puis revient un peu plus loin dans le passé,
puis d'un autre événement postérieur, et encore avant... Bref
comme je ne me suis pas réellement intéressée au cas Ingrid
Betancourt, je me suis un peu perdu dans le déroulement de
l'histoire.
C'est ce qui rappel le langage oral,
ainsi que les nombreuses répétitions. Comme si Juan Carlos Lecompte
nous faisait le récit de cette histoire de vive voix.
C'est un livre qui peut-être intéressant pour ceux qui ont suivi l'histoire. C'est, je suppose, très différent du point de vue qu'à pu en avoir la personne principalement concernée, ou même les politiques. C'est le point de vue que peut en avoir la famille des otages, qui sont aussi des victimes. Mais je dois avouer que ça ne me donne pas envie d'en savoir plus et de lire d'autres livres de ce genre. Cependant je respecte Juan Carlos Lecompte pour avoir mis sa vie de côté durant plus de six ans, et pour son témoignage qui ne vas peut-être pas lui apporter que des bonnes choses.